Le lundi 1er décembre 2025, Anicet Ekane, président du parti MANIDEM (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), est décédé à Yaoundé alors qu’il était détenu, a confirmé le gouvernement.

📌 Qui était Anicet Ekane ?

  • Âgé de 74 ans, Anicet Ekane avait fondé MANIDEM en 1995 après avoir été membre de l’UPC (Union des Populations du Cameroun). 

  • Il était une figure de l’opposition, engagée depuis de nombreuses années pour le multipartisme, la justice sociale et les libertés politiques. 

  • Ses positions l’avaient conduit dernièrement à soutenir le candidat de l’opposition à la présidentielle d’octobre 2025, ce qui l’a conduit à son arrestation le 24 octobre à Douala. 

🔍 Contexte de l’arrestation et de la détention

  • Anicet Ekane avait été interpellé dans le cadre du climat post-électoral tendu, marqué par des protestations contre les résultats de l’élection présidentielle. 

  • Il avait été transféré à Yaoundé et placé au centre de détention du Secrétariat d’État à la Défense (SED), où il était détenu depuis plusieurs semaines. 

  • Selon ses proches et son avocat, son état de santé s’était rapidement détérioré — souffrant de troubles respiratoires et cardiaques — et ils avaient demandé à plusieurs reprises un transfert médical dans un hôpital disposant d’un plateau technique adapté, sans succès. 

🕯️ Décès et réactions

  • Le 1er décembre, le décès d’Anicet Ekane a été confirmé dans un communiqué, dans lequel le gouvernement a exprimé sa « consternation » et présenté ses condoléances à la famille. 

  • Le ministère de la Défense assure que le défunt bénéficiait de soins médicaux du corps médical militaire, en collaboration avec ses médecins personnels. 

  • Dans le même communiqué, il est annoncé l’ouverture d’une enquête « pour établir avec précision les circonstances du décès ». 

⚠️ Des doutes persistent

  • Les proches, le parti MANIDEM et plusieurs acteurs de la société civile contestent les conditions de détention et la qualité des soins reçus. Ils dénoncent une « négligence » voire un manquement grave aux obligations de l’État envers un détenu malade. 

  • Certains réclament qu’une enquête « sérieuse et rigoureuse » soit menée, afin de faire toute la lumière sur les faits et d’établir des responsabilités le cas échéant. 

  • Ces appels à transparence sont également soutenus par des organisations de défense des droits de l’homme et des partis d’opposition, qui estiment que la mort d’Anicet Ekane pourrait devenir un symbole des défis liés aux droits fondamentaux au Cameroun. 

📰 Ce que cela révèle pour la scène politique camerounaise

Le décès d’Anicet Ekane en détention intervient dans un contexte post-électoral déjà marqué par des arrestations d’opposants, des protestations et des accusations de répression. 

Ce drame pose à nouveau la question des conditions de détention des prisonniers politiques, du respect des droits de l’homme, ainsi que de l’obligation de l’État à garantir une prise en charge médicale adéquate pour toute personne placée sous sa garde.

La décision du gouvernement d’ouvrir une enquête est présentée comme une tentative d’éclaircir les circonstances du décès. Mais dans un climat de méfiance et de polarisation, beaucoup observent avec attention l’évolution de cette enquête — espérant que les résultats seront rendus publics, de façon transparente et objective.